Interview de Yvan Frédéric SAMY MOUSSOUNDA, Chef de Service Réseau Télécom chez BGFI Services

Interview de Yvan Frédéric SAMY MOUSSOUNDA, Chef de Service Réseau Télécom chez BGFI Services

Yvan Frédéric SAMY MOUSSOUNDA est Chef de Service Réseau Télécom chez BGFI Services, une filiale du groupe bancaire africain BGFI Bank. Spécialisée dans l’hébergement et les solutions informatiques, BGFI Services s’occupe des infrastructures réseau et des datacenters qui connectent les 21 filiales du groupe réparties dans 12 pays. Dans cette interview, Yvan Frédéric nous partage ses missions, les défis de son métier, ainsi que son parcours académique.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de vos missions actuelles ?

Je m'appelle Yvan Frédéric et je suis actuellement Chef de Service Réseau Télécom chez BGFI Services. Cette société est une filiale du groupe BGFI Bank, un groupe bancaire africain. BGFI Services est spécialisée dans l’hébergement et propose diverses solutions informatiques, notamment en ce qui concerne la gestion des réseaux.

Mon équipe et moi sommes responsables de la gestion du réseau des datacenters et de la connexion des 21 filiales réparties dans 12 pays. Nos missions consistent principalement à assurer la disponibilité et la sécurité des infrastructures applicatives, en hébergeant des applications métiers essentielles pour nos filiales, qu’elles soient bancaires ou non. Nous sommes en charge de garantir que ces services — tels que la banque en ligne ou les services IT — soient toujours disponibles et sécurisés. Nous devons également veiller à la sécurité des données ainsi qu’à leur intégrité et authenticité. Bien que ces tâches soient en arrière-plan, le moindre problème devient rapidement visible pour nos utilisateurs.

Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon chef de service réseau télécom ?

Avant de parler de "chef", je préfère parler de l’aspect technique du métier. En effet, le titre de chef renvoie à la gestion et la coordination des équipes, mais à la base, il faut être un administrateur ou ingénieur réseau et télécom. Il est indispensable d’avoir une solide formation, car cela permet de comprendre les besoins applicatifs et systèmes, et de mettre en place des architectures capables de faire communiquer toutes les entités.

Les applications sont aujourd'hui beaucoup plus complexes et imbriquent plusieurs serveurs pour assurer la sécurité et l’affichage des pages web, par exemple. Il est donc important d’avoir une base technique solide, incluant la maîtrise du routage, des communications, et des mesures de sécurité. Chez BGFI Services, nous travaillons avec des leaders du secteur, ce qui garantit la fiabilité de nos solutions.

En dehors de la technicité, il est également important de pouvoir vulgariser ces aspects techniques pour des non-experts. Dans l’univers bancaire, beaucoup d’applications sont orientées vers la gestion, et la compréhension des éléments réseau n’est pas toujours évidente pour tous.

Sur le plan managérial, il est essentiel d’avoir des qualités humaines : persévérance, organisation, méthodologie, et capacité à gérer le stress. Il faut également un esprit de challenge et savoir se dépasser, car certaines situations nécessitent de corréler des compétences techniques internes et externes. Enfin, la résistance au stress est primordiale dans un environnement aussi sensible que le nôtre.

Pourquoi avoir choisi l’ESMT pour votre formation ?

Avant l’ESMT, j’ai d’abord fait un bac scientifique, série C, puis je suis entré à l’USTM (Université des Sciences et Techniques de Masuku) où j’étudiais les mathématiques et la physique. Comme pour beaucoup, ma première année ne s’est pas bien passée, et j’ai dû la reprendre. Ensuite, j’ai passé un concours pour devenir mécanicien avion dans l’armée de l’air, mais finalement, cela ne s’est pas concrétisé. Par la suite, j’ai obtenu un concours pour une formation au Gabon, parrainée par l’ESMT.

J’ai donc commencé ma formation à l’ESMT au Gabon, en tant que technicien supérieur. J’ai été major de ma promotion, ce qui m’a permis de continuer mes études à Dakar pour une spécialisation en télécommunications et transmissions. Cette formation à l’ESMT m’a donné une base solide et l’envie de travailler dans les télécoms. Par la suite, j’ai même enseigné pendant quelques années, formant des étudiants, certains travaillant aujourd’hui avec moi.

Comment décririez-vous votre expérience à l’ESMT en trois mots ?

Je décrirais l’ESMT comme une école multiculturelle. La diversité des nationalités m’a offert une grande ouverture d’esprit, ce qui est essentiel pour évoluer dans un environnement globalisé comme celui des télécoms. Ensuite, je dirais qu’elle est rigoureuse. L’enseignement y est exigeant, avec un équilibre parfait entre théorie et pratique. Enfin, je parlerais de motivation. Nos enseignants étaient passionnés et cela nous a fortement encouragés à donner le meilleur de nous-mêmes.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune souhaitant suivre une formation à l’ESMT ?

L’ESMT est une école à vocation technique et technologique, bien qu’elle propose aussi des formations commerciales et de gestion. Pour les jeunes, je leur conseillerais de bien réfléchir à ce qui les motive et à leurs aspirations professionnelles. Ils doivent choisir une formation en adéquation avec leurs centres d’intérêt, qu’il s’agisse des télécommunications, de l’informatique ou du marketing numérique. La passion est essentielle. Si vous êtes passionné par ce que vous faites, vous aurez toutes les chances de réussir dans ce domaine.

Quel est le challenge de travailler dans les réseaux pour un système bancaire ?

Lorsque je suis sorti de l’école, je ne me voyais pas travailler dans une banque. J’ai commencé chez des opérateurs télécoms, ce qui m’a permis de bien mettre en pratique ce que j’avais appris. Le secteur bancaire, quant à lui, est un utilisateur des solutions télécoms, mais exige une rigueur extrême. Il faut avoir une connaissance approfondie des systèmes de télécommunication, car nous utilisons des technologies très pointues, notamment pour les transactions monétiques, qui doivent être très rapides.

De plus, avec l’essor des banques digitales et des technologies comme la blockchain et l’intelligence artificielle, il faut constamment innover. Le facteur sécurité est aussi primordial : on ne peut plus imaginer un réseau sans intégration de la cybersécurité.

Quel est l’impact de l’intelligence artificielle dans votre secteur ?

Nous n’utilisons pas encore l’intelligence artificielle au quotidien, mais dans le domaine de la surveillance des menaces, elle est déjà présente. Ces outils permettent de gagner en productivité. Pour mes collègues moins techniques, des outils comme ChatGPT leur permettent d’accélérer certaines tâches, comme les recherches ou la résolution de problèmes. Cependant, il est nécessaire d’encadrer l’utilisation de l’IA, comme toute avancée technologique. Elle offre de grands avantages, mais il est important de réguler son usage, surtout pour respecter les libertés individuelles.

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